2023 Mars – Postures longues et impermanence

Ce mois-ci, nous avons discuté, observé et étudié l’effet de tenir une posture longtemps sur notre pratique, notre corps et notre esprit.

La posture commence lorsqu’on a envie d’en sortir

“Lorsque nous sommes capable d’endurer un effort, nous apprenons progressivement à ne pas le craindre.”

Tout inconfort vécu, physique ou émotionnel, renforce notre aptitude à endurer l’inconfort futur. Bien que certains inconforts demandent plutôt une action pour s’en débarasser, soit parce qu’on sait/sens qu’ils nous nuisent, soit parce qu’ils sont contre nos valeurs, d’autres sont nécessaires pour diverses raisons. Apprendre à les traverser permet d’alléger une charge pesante.

Dans la vie quotidienne, nous vivons tous des moments désagréables, qui requièrent notre attention, et nous n’avons pas toujours le choix de quitter l’inconfort. Mais plus nous les traversons, plus ils deviennent supportable.

Application à la pratique de Yoga physique

Lorsque vous êtes dans une posture, appliquez-vous à ressentir la nature de l’inconfort, s’il est présent.
Puis, rester au moins une ou deux respiration de plus à partir du moment ou vous décidez de sortir de la posture, comme une exploration de votre zone d’inconfort. Sortir de sa zone de confort et en explorer l’au-delà permet de l’étendre.
Lorsque vous êtes sorti.es, réalisez que l’inconfort a disparu.

Une question à se poser :

L’inconfort que je suis en train de vivre me sert-il ? Sinon, est-il évitable ?
Si cet inconfort me sert / qu’il est inévitable, alors pour le rendre moins inconfortable, mettez-en place ce dont on a parlé au-dessus.

Par extension, nous avons discuté pendant le mois de l’intérêt des postures longues. Car elles ne sont pas les seules à créer un défi, un challenge, loin de là..!

Lorsque l’on maintient une posture dans le temps, nous avons la possibilité de nous ajuster légèrement, de nous approprier la posture, de la comprendre plus en subtilité et profondeur que lorsque nous ne faisons qu’y passer quelques respirations.
Entre autre, on peut s’attarder sur les muscles les plus mobilisés (étirement et/ou renforcement), les sensations dominantes, puis petit à petit observer ce qui se passe dans le reste du corps, qui n’est pas neutre non plus.
Au fil du temps, on peut se rendre compte si le corps se relâche ou au contraire se tend.

On peut aussi mesurer l’impact de la posture sur la respiration. Au fil du temps, est-ce que je peux maintenir une respiration longue, régulière, apaisée ? Est-ce que mon coeur et ma respiration s’accélèrent ? La concentration demandée pour maintir la posture est-elle trop forte pour pouvoir faire attention à la respiration ?

Enfin, l’inconfort peut aussi être mental. Lorsque l’on est de nature très active, ou que nous avons beaucoup de choses dans la tête, il est parfois difficile de rester immobile. Observer nos réactions intérieures d’acceptation ou de rejet de la posture peut nous en dire beaucoup sur nous-même, sur le moment ou en général.

Comtempler l’impermanence

Nous pouvons relier ce sujet avec un thème très présent dans la philosophie du Yoga : l’impermanence. Le yoga, entre autres pratiques spirituelles, nous amène à contempler l’impermanence, le fait que chaque chose a une fin. C’est une étape nécessaire pour atteindre le détachement qui mène vers la libération. Plus on est conscient de l’impermanence des choses qui nous paraissent importantes, plus nous pouvons nous en détacher.

Un petit peu plus d’information sur l’impermanence en Yoga sur cette page.