Les pratiques physiques de ce mois-ci
Respiration : Bhastrika Kapalabhati
Contrairement à ce que je vous ai dit tout le mois de février, le nom de la respiration que nous sommes en train de travailler dans les cours dynamiques ce trimestre est Kapalabhati et non Bhastrika.
Je reconnais mon erreur, qui vient du fait que ces respiration sont souvent confondues (et probablement d’un excès de confiance de ma part !). Cela dit, en faisant quelques recherches, il semblerait que certaines écoles inversent le nom de ces deux pratiques… bref, il est bien difficile de s’y retrouver. Voilà un bon exemple que le savoir n’a rien d’absolu.
Bhastrika est une respiration ou l’inspiration et l’expiration sont actives, et combinées avec Ujjay (glotte légèrement serrée). Cette pratique respiratoire est assez avancée et demande d’avoir préalablement travaillé Kapalabhati, donc je vous rappelle les caractéristiques :
- Assis, dos neutre : colonne redressée pour dégager le ventre, maintenir les courbes naturelles
- Expirations actives en contractant le ventre
- Expirations brèves, qui se succèdent rapidement
- Inspirations passives en relâchant le ventre
Kapalabhati signie “crâne qui brille” ou “nettoyage du crâne”. C’est notamment une technique de nettoyage des canaux respiratoires (narines, fosses nasales) – vous l’aurez remarqué.
Le crâne qui brille peut aussi désigner la clarté mentale qui peut en découler de par la grande oxygénation qui en découle. Voici quelques effets de cette respiration (note : effets minimes en cas de pratique ponctuelle, pertinents en cas de pratique régulière) :
- Nettoyage des fosses nasales / narines
- “Décrassage” des poumons
- Entretien de la souplesse et mobilité du diaphragme (souvent bloqué en cas de stress notamment)
- Activation de la circulation sanguine
Notez aussi que le schéma “expiration active, inspiration passive” est exactement l’inverse de la respiration spontanée, ce qui peut expliquer en partie la difficulté à la mettre en place.
Le corbeau et travail du centre
Ce mois-ci dans les cours dynamiques, nous avons principalement renforcé les abdominaux et les muscles fléchisseurs des hanches (ilio-psoas et quadriceps) et nous nous sommes préparés à la posture du corbeau appelée en sanskrit bakasana.
Bakasana est une posture d’équilibre sur les mains. Elle est difficile pour la plupart, facile pour certain.es. Il en existe, comme pour toutes postures de nombreuses variations, ainsi que de nombreuses techniques pour la réaliser.
Comme je vous en parlais en cours, nous avons utilisé cette posture comme une sorte d’outil pour comprendre et activer certaines parties du corps.
Il n’est pas nécessaire pour être “un.e bon.ne praticien.ne de yoga” de savoir faire des postures impressionnantes. Mais elles peuvent nous aider à maintenir l’intérêt dans la pratique, à sentir les progressions de notre corps, à travailler le rapport que nous avons avec notre égo, nos peurs… ce sont de formidables outils.
Pour chaque individu, il est toujours important de revenir au sens que l’on donne à sa pratique, à ce pour quoi on est là.
Energies
En février nous avons parlé ensemble d’énergies. D’énergie, de manière assez concrète.
Qu’est-ce que c’est l’énergie ? C’est le mouvement. Avoir de l’énergie, c’est avoir la capacité de se mettre en mouvement
La pratique posturale du Yoga a pour but (grossièrement) de pouvoir rester assis longtemps immobile sans douleur et sans gêne, en étant en bonne santé et concentré, donc. Cela laisse l’espace au travail subtil et mental d’exploration intérieure.
Pour pouvoir arriver à cela, il est important de comprendre ce qui nous donne de l’énergie et ce qui nous en prend. Savoir, c’est pouvoir. Pouvoir ensuite entreprendre des actions si on le souhaite pour avoir plus d’énergie disponible.
Ces réflexions nous ont donc amenées à réfléchir sur les points suivants :
- qu’est-ce qui m’amène de l’énergie physique et concrète, qu’est-ce qui m’en prend ?
- qu’est-ce qui devrait m’apporter de l’énergie, mais m’en consume ?
- quelles sont des sources d’énergies pour moi faciles à mettre en œuvre ?
- identifier ce qui influe notre énergie mais sur lequel nous n’avons aucun contrôle, pour le relativiser et amener plus d’énergie disponible vers ce sur quoi nous avons un contrôle.
Ce sont des outils qui nous servent pour notre pratique de Yoga, mais aussi pour notre vie de tous les jours. Parfois, en trouvant quelques réponses à ces questions on peut identifier quelque chose de facile à mettre en place et qui peut nous faire gagner grandement en qualité de vie !
L’observation de ce qui nous affecte est à la base de tout ce travail, que ce soit dans notre vie mondaine, en relation avec les autres, ou dans notre vie intérieure, en relation avec nous même. Sinon, nous avançons à tâtons.
Si tout ça te parle, dis-le moi en m’écrivant à [email protected] !