Etude de soi : Svadhyaya
Le mot sanskrit “Svadhyaya” signifie “étude de soi” dans l’une de ses interprétations. C’est l’un des principes mentionné dans les Yoga Sutras de Patanjali (voir cet article pour avoir un peu plus de contexte).
En général, on vient au yoga pour soi. Par extension, on vient pour découvrir quelque chose à propos de soi-même.
La pratique du yoga nous aide à nous connaître : comprendre notre corps en mouvement, connaître son corps dans l’immobilité, se familiariser avec le fonctionnement de son mental… Dans la pratique du yoga, on laisse de la place au silence et à l’écoute. Cela permet d’observer ses pensées, les présupposés que l’on peut avoir sur les postures, nos capacités physiques et de concentration, la conversation mentale que l’on a en arrière plan.
Pour pouvoir se comprendre mieux, se connaître mieux, je vous invite à expérimenter. A observer l’effet des postures sur votre corps, observer avec précision l’effet de vos propres actions.
Et pourquoi chercher à se connaître soi-même ?
C’est l’étape essentielle permettant d’avancer, de se développer, de s’alléger de ses conditionnements. Pour pouvoir savoir où l’on va (et où on veut aller), cela aide beaucoup de savoir d’où on part.
Il est important de pratiquer l’étude de soi avec curiosité, bienveillance – se poser en observateur-trice et sans jugement.
Samskara : la création d’empreintes, d’impressions
Les Samskaras sont des empreintes laissées en nous par la répétition d’actions ou de pensées, de manière inconsciente la plupart du temps. Ce sont des empreintes qui peuvent être positives ou négatives.
On peut imaginer que nos actions, nos pensées sont comme des cours d’eau qui coulent le long de la montagne. A force de couler dans la même direction, elles finissent par créer un lit, et parfois même une mare stagnante, si l’eau tourbillone toujours au même endroit.
Pour un exemple très concret, on pourrait dire que les muscles sont les samskaras, les empreintes du mouvement. Petit j’apprend à marcher, et à force de le répéter, répéter, certains muscles se sont développés.
Pour un exemple mental, à force de se répéter et de s’entendre dire que l’on est en retard tout le temps, on finit par vraiment croire que c’est inévitable. Le samskara s’impose. On finit par s’y identifier, et l’ensemble de ces impressions composent notre personnalités.
Grâce à Svadhyaya, l’étude de soi, on peut se rendre compte de ces empreintes, de ces schémas, créés par nous, notre entourage, notre éducation, la société dans laquelle on vit.
Et en les identifiant, on peut décider de les changer. Pour reprendre la métaphore du cours d’eau, on peut décider de creuser un nouveau sillon vers lequel détourner les cours d’eau, dans une direction qui correspond à l’évolution que l’on souhaite pour nous-même.
Alors, oui, c’est une démarche qui est longue. Ces empreintes auxquelles ont s’identifie se sont créées sur le long terme. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’une démarche consciente prend moins de temps qu’un processus inconscient !
Alors, pour creuser de nouveaux sillons, pour créer de nouvelles empreintes, il faut questionner, revoir ses habitudes, les petites choses que l’ont fait et que l’on pense au quotidien, et en mettre en place de nouvelles.
C’est ce que, par exemple, les affirmations positives nous invitent à faire. Ou un programme de rééducation physique. On peut aussi faire un parallèle avec la plasticité neurologique : le cerveau est capable de se “reprogrammer” pour effectuer des tâches en mobilisant des parties inhabituelles de lui-même. En changeant ses habitudes, souvent à cause d’une contrainte (ex. blessure, handicap), on peut (s’)habituer le cerveau à changer sa manière de faire.
Finalement, c’est un peu la même chose qu’un processus d’apprentissage. Apprendre à se définir autrement.
Respirations : respiration complète / en 3 parties
Ce trimestre, en cours de Hatha et Yoga Doux nous avons travaillé la respiration en trois parties, parfois appelée respiration complète ou respiration Yogique.
Il s’agit de développer une capacité à respirer avec le diaphragme (respiration abdominale et thoracique) et/ou avec les muscles intercostaux (respiration thoracique et haute).
PRATIQUE DE LA RESPIRATION COMPLETE
S’installer sur le dos avec les pieds à plat ou avec un gros coussins sous les genoux. Il est aussi possible de le faire assis.e.
Je vous invite à placer les mains sur la partie que vous travaillez, pour vous aider à sentir l’effet de la respiration et sa localisation. Si c’est possible pour vous, respirez par le nez.
Partie 1 : respirer dans le bas du ventre.
Partie 2 : respirer dans la cage thoracique, en sentant les côtes s’écarter et se rapprocher.
Partie 3 : respirer dans le haut de la poitrine.
Partie 4 : respiration complète => inspirer dans le ventre, puis les côtes, puis la poitrine. Expirer en laissant la poitrine, puis les côtes, puis le ventre redescendre.
Note : pour la respiration complète, il est possible aussi d’expirer en commençant par le ventre et en remontant. Si la première version vous parait trop difficile, essayez comme cela.
Respirations : respiration Ujjayi
En cours de Vinyasa, nous avons travaillé la respiration Ujjayi. Aussi appelée souffle de l’océan (entre autres), elle consiste en une respiration avec le haut de la gorge légèrement serré.
C’est la même action que fait la gorge lorsqu’on chuchote, ou lorsque l’on veut faire de la buée sur une vitre.
Si vous souhaitez vous y exercer, respirez en inspirant par le nez, et en expirant par la bouche en imaginant que vous faites de la buée. Une fois que cela est facile, faites la même chose avec la bouche fermée. Puis, par le nez. Et voilà !
En Ashtanga et Vinyasa, on pratique généralement toute la séance (surtout en pratique personnelle, où l’on a son propre rythme) avec la respiration Ujjay. Lorsque vous débutez avec cette respiration, contentez-vous de la pratiquer dans les moments de pause/où l’on reste longtemps dans une posture. Puis, au fur et à mesure qu’elle vous devient familère, vous pouvez complètement l’incorporer à votre pratique.
C’est une respiration qui permet de réduire le passage de l’air dans la gorge et donc d’avoir une respiration plus longue. Elle demande aussi une concentration plus grande, puisqu’il faut maintenir une action de manière continue.
D’autres éléments sont souvent combinés avec la respiration Ujjayi, comme le Mula Bandha – ce qui nous laisse de quoi y retourner !
Travail postural : les salutations au soleil et leurs infinies variations
Les “salutations aux soleil” sont un enchaînement typique de postures, utilisées dans de nombreux styles de yoga. Il en existe énormément de variations. Ce qu’on appelle un “Vinyasa” en est une petite partie.
Ainsi, si vous pratiquez avec d’autres professeurs (ou même sur une autre séance avec moi !) et que ce qui est proposé est différent : soyez ouvert ! Testez ce qui est nouveau ! C’est l’occasion d’observer l’effet d’une séquence différente sur soi, sur sa respiration, sur son corps.
Chaque variation amène son petit grain de sel, et il y a probablement une raison pour laquelle votre professeur(e) l’a choisie. Ses infinies variations permettent d’adapter les enchaînements à son corps et à son niveau d’énergie.
Travail postural : la posture part du sol
POSTURE DE LA FENTE AVANT
- Genou au-dessus de la cheville
- Bassin en rétroversion, bas du ventre actif
- Les pieds pressent dans le sol
- Une ligne depuis le pied arrière, en passant par l’avant de la hanche et jusqu’aux mains. Le genou arrière resiste vers le plafond.
Toutes les postures se construisent à partir du sol, comme en architecture. Une fondation solide permet de construire une posture solide. Petit à petit, on remonte en vérifiant chaque “variation” possible, c’est à dire chaque articulation. Une fois bien aligné.es dans la posture, il reste à se rappeler des “actions”, ces mobilisations musculaires (ou relâchements) qui permettent de réaliser tout le potentiel de la posture.
Si tout ça te parle, dis-le moi en m’écrivant à [email protected] !