La Horde du Contrevent – lecture(s) et yoga

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Extrait de lecture – La Horde du Contrevent

Je viens de finir le livre “La Horde du Contrevent” de Alain Damasio. Un roman de fantasy écrit en 2004, génie d’imagination, d’écriture, de vocabulaire. Une analyse de l’humain. Je suis tombée pendant la lecture sur l’extrait suivant, qui m’a fait mettre un marque-page pour venir vous en parler ici.

Les jeunes s’embarquaient avec enthousiasme dans les expéditions fréoles. Devenir traceur, devenir scribe ou aéromaître, faisait rêver moins d’enfants. C’est ce que prétendaient nos sources. Sûrement parce qu’on ne leur présentait plus notre destin comme auparavant. Comme un héroïsme quotidien. Une aventure pure. Ce qui comptait désormais semblait être le combien, pas le comment. Combien : la vitesse atteinte, la distance parcourue, les records de trajet. Et pas comment : le courage physique, la finesse de contre, l’invention d’une Trace.”

La Horde du Contrevent, Alain Damasio, 2004

Pour un peu de contexte, c’est l’histoire d’un groupe d’élites, formé durement dès la petite enfance à remonter toute leur vie et à pieds, à leurs risques et périls, contre le vent pour en trouver la source. C’est l’histoire de la 34° Horde, c’est donc une tradition qui existe depuis 8 siècles. Personne n’a encore pu aller jusqu’au bout et découvrir ce qu’il y a “en Extrême-Amont”. Mais la technologie se développe, et les navires de vent des Fréoles peuvent remonter de l’aval vers l’amont à des vitesses bien plus grandes…

Un parallèle qui m’a sauté aux yeux

Cette phrase “Ce qui comptait désormais semblait être le combien, pas le comment. ” représente bien la plainte des anciens face à tout ce qui change et qui va vite. Une plainte millénaire, qui revient à toutes les générations, et qui tôt ou tard finit souvent par sortir de nos bouches. En ce moment, c’est la technologie, les transports, la numérisation, la rapidité des relations, le manque de profondeur…

Et le monde du Yoga n’en réchappe pas.

C’est une discipline qui s’est popularisée depuis les années 60 (à lire, le livre de Marie Kock Yoga, une histoire du monde). Maintenant très à la mode, on le retrouve partout, dans des studios de Yoga bien sûr, mais aussi en entreprise ou dans des salles de Gym. Pour des cours avec 5, 10, 50 ou 100 personnes parfois. Loin de l’enseignement dit “traditionnel” d’une discipline spirituelle d’un maître à son disciple. C’est un monde qui a reçu lui aussi une sacré accélération. Et pourtant, c’est grâce à cette accélération que j’ai pu connaître cette discipline, et décider la transmettre à d’autres.

Le Yoga va vite

La Horde du Contrevent

Oui, le yoga va vite, ou du moins la diffusion de sa forme physique, et d’un mode de vie compatible avec ses valeurs. Et puis dans l’apprentissage des postures, on veut aussi aller vite. Vite savoir faire les postures compliquées, excitantes, et laisser de côté la lenteur.

Je pense qu’on a besoin de cette vitesse, mais qu’à force de pratiquer pour aller vite à la posture suivante, si on fait preuve de constance, de patience, alors on peut aller vers la lenteur.

C’est un peu ce qui m’est arrivé. J’ai commencé le Yoga comme une pratique physique, un sport. J’avais d’abord peur que ça me propose seulement de rester assise les yeux fermés, pas mon truc. J’ai trouvé un professeur qui me correspondait, et qui proposait de ces cours de Vinyasa très physique où l’on travaillait toujours les postures inversées. Yes !

Et puis du coup, j’y suis allée souvent, le plus souvent possible. Et je me suis formée en Vinyasa. Et j’ai commencé à donné des cours. Assez rapidement finalement sur mon chemin du Yoga.

La lenteur vient peu à peu

Puis je me suis formée en Yoga prénatal. C’est l’étape de mon parcours qui, le plus, a commencé à m’apporter de la lenteur. Il fallait que je soit prête, et il me semble que je l’étais. J’y ai appris à guider vers le calme et la relaxation à travers le souffle, les sons, et la conscience de soi. Je me suis tournée un peu plus vers mon intérieur. J’ai commencé avec des cours pour une ou deux personnes à la fois, et j’ai pu apprécier la beauté de la transmission direct.
Avec les nouvelles des accouchements, j’ai aussi senti d’une manière plus concrète à quel échelle mon travail pouvait avoir un impact dans la vie de celles que je suivait.

Je me dis que la lenteur vient peu à peu, et que chacun va à son rythme. Après la vitesse, le combien, les objectifs, après avoir étanché une soif de plus et mieux, si l’on ouvre ses oreilles et son cœur alors on basculer vers le comment .

Apprendre à fermer les yeux. A écouter. Ne pas arrêter de bouger pour autant.

Transmettre des rythmes

Je sens qu’en tant que professeur, il m’appartient de jongler avec cette vitesse et cette lenteur, capter l’attention des élèves en les faisant bouger, puis les faire s’asseoir tranquillement et se poser à l’intérieur de soi.

Avoir des objectifs, vouloir progresser physiquement, découper techniquement des postures, comprendre l’action de la graviter sur son corps. Et puis respirer, et écouter.

C’est ce que je m’applique à faire, à chaque cours. Tout un programme, et si tout va bien cette vision et cet objectif continuera à évoluer de pair avec ma maturité de pratiquante et de professeure.

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Pour vous aider à fermer les yeux dans vos postures de relaxation, prenez le temps de vous fabriquer un petit coussin relaxant ! Tuto ici 🙂

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